jeudi 9 juillet 2009

Pilote : Psychoville



Petit rappel des faits : Aux quatre coins de l'Angleterre, cinq individus reçoivent d'étranges lettres scellées à la cire et gratifiées d'un simpe « I know what you did last summer ». (Euh, le last summer c'est moi qui l'ai rajouté, hein, ce n'est pas une parodie de slasher, pour ça il y a Harper's Island...)

En visionnant ce pilote, j'étais en terrain connu. Tout de suite, on reconaît la griffe des créateurs de The League of Gentlemen (rien à voir avec le film du même nom). C'est crade, c'est glauque, c'est kitch, c'est une galerie de freaks. Tous les ingrédients que Reese Sheersmith et Steve Pemberton (accompagnés à l'époque de Mark Gatiss et Jeremy Dyson) avaient déjà intégré dans la petite ville de Royston Vasey. Et comment ne pas penser au personnage de Papa Lazarou en voyant le clown aigri de Psychoville ? Comment ne pas penser à Tubbs et Edward en voyant David et sa mère dans leur relation incestueuse sur fond de passion pour les tueurs en série ? Le lisse George Aston n'est pas sans rappeler Alvin Smith. J'arrêterai là la comparaison mais il est évident qu'il faut apprécier et connaître le travail de Sheersmith et Pemberton pour rentrer dans ce Psychoville (qui est aussi le nom donné à The League of Gentlemen pour sa diffusion au Japon et en Corée). Comme dans The League of Gentlemen, nous allons assister ici à une galerie de portraits de freaks tous plus immondes les uns que les autres. Sheersmith et Pemberton ont conservé leur attrait pour les rôles multiples et ils incarnent ainsi chacun trois personnages dans ce pilote, hommes et femmes, sûrement plus par la suite, et leurs déguisements sont toujours aussi bien réussis et repoussants.

Par contre l'histoire n'avance pas d'un iota dans ce pilote. En un peu moins de trente minutes, on assiste plus à une présentation des personnages qu'à une véritable intrigue. Il est vrai qu'à part savoir ce que ces gens ont fait (en commun), il n'y a pas vraiment d'enjeu. Mais peu importe, ici, c'est plus le délire des créateurs et de leurs personnages qui compte.
La réalisation est parfaite, elle nous plonge tout de suite dans cet univers glauque et angoissant. Evidemment elle rappelle aussi beaucoup celle de The League of Gentlemen, à la différence près qu'ici, tout est tourné en film (The League of Gentlemen comprenait des scènes tournées en vidéo).


Mention spéciale à Dawn French que je n'avais pas vu depuis trop longtemps et qui me fait toujours autant rire. Elle incarne ici une infirmière qui est persuadée que son poupon en plastique est un vrai bébé. Comme les autres personnages de Psychoville, c'est aussi drôle que terrifiant.

Verdict ? Je comprends les critiques négatives que j'ai lues. Si on n'est pas familier de l'univers de The League of Gentlemen, c'est difficile de rentrer dedans. Pas que ce soit impossible, si on arrive à passer au-delà de l'aspect peu ragoûtant de la chose et à voir ce qu'il y a derrière. Personnellement, j'adore, et ça m'a donné envie de ressortir mes DVD de The League of Gentlemen.

4 commentaires:

ladyteruki a dit…

Je vais paraître soit naïve, soit cynique, et note bien que mon intention n'est d'être ni l'un ni l'autre. Mais voici mon raisonnement : si Psychoville nécessite qu'on ait vu League... pour l'apprécier, comment fait-on pour apprécier League ? Je veux dire, quel que soit le point d'entrée, si ça passe pas, ça passe pas, non ?

freescully a dit…

Psychoville ne nécessite nullement d'avoir vu The League of Gentlemen, ce n'est pas une suite. Simplement c'est le même univers donc si on a aimé League..., il y a de fortes chances qu'on aime Psychoville. Maintenant évidemment je comprends très bien que ce genre d'humour très particulier ne plaise pas. C'est de l'humour noir poussé à son paroxysme dans une ambiance visuelle assez glauque, ça ne plaira probablement pas à la majorité. Mais il en faut pour tous les goûts !

adam a dit…

Me suis arrêté au pilot, que j'ai plutôt apprécié, pour son côté dégueulasse, gras et caricatural. Mais curieusement, j''ai bof envie de me faire la suite. Ou alors, je compte sur tes reviews pour me convaincre. C'est aussi une possibilité.

freescully a dit…

@adam : il y aura un bilan en fin de saison ;-)
J'ai trouvé l'épisode 4 un peu lent mais original avec un épisode en quasiment un seul plan séquence, bel hommage à Hitchcock sur tout le long.