samedi 21 novembre 2009

Le Prisonnier (1967) VS Le Prisonnier (2009)

Ce post comparatif sera un peu différent parce que le Prisonnier (1967) et le Prisonnier (2009) se révèlent finalement assez différentes l'une de l'autre. Je pense d'ailleurs qu'il aurait mieux valu ne pas jouer la carte du remake pour ce Prisonnier new gen et se contenter d'assumer une parenté avec la série originale. Ça lui aurait sans doute attiré moins de foudres.

Bref, commençons donc par le postulat de départ qui est le même dans les deux séries : un homme démissionne de son travail (agent secret pour l'un, analyste dans une société de télésurveillance pour l'autre > à chaque époque sa paranoïa) et se retrouve dans un endroit isolé appelé le Village duquel il est visiblement impossible de s'enfuir et où tout le monde porte un numéro plutôt qu'un nom. Là où la scène d'ouverture qui se répétait à chaque épisode du Prisonnier (1967) était très explicite quant aux circonstances de l'arrivée du Numéro Six dans le Village, le Prisonnier new gen joue la carte du flou (carte qu'il va d'ailleurs jouer jusqu'à la fin) et on se retrouve directement aux frontières du Village avec Six sans plus d'explications. Un dialogue avec ce qui pourrait être considéré comme le Numéro Six de la série originale (même veste, essayant de s'enfuir) définit un peu la situation mais sans plus. Qui est-il ? D'où vient-il ? Pourquoi est-il ici ? Ce sont des questions qui seront posées plus tard et qui constituent donc la première différence d'enjeux avec la série originale. Il faut attendre quelques minutes pour voir le générique qui contient des images de la démission de Six.





Puisqu'on parle du Village et de ses habitants, là aussi les choses sont différentes. Je passerai rapidement sur la différence visuelle des deux Villages, le charme excentrique du petit village gallois faisant place à une banlieue typiquement américaine avec un petit côté très Sud Ouest des États-Unis (limite cubain/mexicain).



Mais alors que dans la version originale, le Village était un endroit restreint, renforçant l'impression d'enfermement du Numéro Six, le Village new gen est très étendu, il se divise en plusieurs quartiers, il y a un système de bus (pas uniquement les taxis que l'on trouve dans les deux versions), de nouveaux quartiers sont en construction, et le Village est entouré d'un désert, étendue sans fin par excellence (quand le Village original est coincé entre la mer et des montagnes > terrains difficilement franchissables, tels des murs). Il y a une certaine démesure bien propre aux États-Unis dans cette vision du Village et ce n'est pas dérangeant en soi si ce n'est que ce changement en implique un autre, c'est que s'il est possible que tout le monde se connaisse dans le Village original (restreint donc peu d'habitants), il est très peu probable que tout le monde se connaisse dans ce Village new gen, contraîrement à ce qu'affirme l'épicier à Six lors de son arrivée au Village. De même, il me semble me souvenir que le numéro le plus élevé dans la série originale est le 100, ici les numéros vont donc de 1 à au moins 1112. Certains pourront arguer que le Village existe depuis longtemps et que donc certains numéros ne sont plus attribués, dans ce cas, comment se fait-il que Six, arrivé en dernier, se retrouve affublé du numéro 6 et pas du numéro, mettons, 3498 ? Il est donc pour moi très clair que les numéros sont réutilisés. Dans la série originale il est même expliqué dans l'épisode « Le carillon de Big Ben » que la nouvelle voisine du Numéro Six est la « nouvelle Numéro Huit », ne laissant aucun doute sur la réatribution des numéros.
Et s'il est possible de ne pas connaître tout le monde, cela enlève une certaine dimension liée au manque d'intimité, à la surveillance, contenue dans la série originale. Dans ce Village new gen aux allures de grande banlieue, tout le monde ne peut pas être au courant de vos moindres faits et gestes, dans le petit Village, oui.
D'autre part, le fait que dans la série originale, les habitants portaient tous leur numéro bien visible sur leur veste leur donnait un petit côté bétail étiqueté qui est perdu encore une fois dans la mini-série.
L'utilisation des numéros aussi, n'a pour moi aucun sens dans ce Prisonnier new gen. L'utilisation de numéros dans la série originale en lieu et place de noms marquait l'absence d'individualité dans une masse sans nom et sans humanité. Or, dans cette nouvelle version, les personnages sont humanisés au maximum, sans doute dans un soucis de se conformer aux codes des dramas d'aujourd'hui, mais du coup, toute cette dimension est perdue. Le simple fait d'utiliser les numéros sans dire « numéro » (Six, Two, Elenven-Twelve, etc au lieu de Number Six, Number Two, Number Elenven Twelve) équivaut à utiliser le numéro comme un prénom, et non comme une négation de la personnalité. La série originale ne possédait pas de casting régulier à part le Numéro Six, le majordome et le chef de la surveillance, cela renforçait cette impression de pions remplaçables à tout moment par d'autres. On ne savait rien d'eux et ils étaient remplacés à chaque fois. Ici, ok, le concept est légèrement différent, il s'agit d'une mini-série et pas d'épisodes sur un format plus « stand alone » comme pouvaient l'être la majorité de ceux de la série originale. Mais donner une famille à Two le rend plus humain, lui donne des faiblesses, il a l'air moins froid et invincible que dans la série originale. Six est aussi affublé d'une famille dès le deuxième épisode, mais aussi d'amis (avec le chauffeur de taxi qui a lui aussi une famille sur laquelle on va pleurer pendant un épisode) et d'un love interest (totalement inutile, c'est vrai que moi aussi si j'étais coincée dans un endroit donc je cherchais à m'échapper, je perdrais mon temps à essayer de me trouver un love interest...). Encore une fois, tout cela est bien standard et ne fait qu'affaiblir le propos original.

Et puis franchement, elle, là, madame 313 avec sa bouche tordue, elle m'a bien énervée avec ses airs de sainte nitouche.



Bon à partir de là je commence à spoiler grave, vous êtes prévenus.

Le rôdeur a aussi perdu toute son essence. Là où dans la version originale il représentait les forces de l'ordre sans forme, sans visage, sans voix, au service du Numéro Deux, il ne fait que quelques brèves apparitions dans le Prisonnier new gen, en général à la fin des épisodes, comme pour marquer la fin du rêve, plutôt que comme une véritable menace. Par contre, il a quand même meilleur aspect dans la nouvelle version, le rôdeur de 1967 a quand même très mal vieilli...


Bon on ne voit pas bien sur la photo mais ça a mal vieilli je vous assure.


Puisqu'on les voit sur la photo du rôdeur, les tours jumelles, symbole du monde perdu de Six qu'il ne peut rejoindre et représentant sa liberté, est l'un des symboles forts de ce Prisonnier new gen (parce que bon, je sais que j'en dis beaucoup de mal mais tout n'est pas à jeter non plus, hein ? C'est juste que la comparaison avec l'original n'est pas flatteuse.). Vu que la mini-série évoque la paranoïa liée à la peur du terrorisme (là où la série originale, guerre froide oblige, traitait entre autre du communisme et des régimes totalitaires), le symbole est d'autant plus fort. Par contre il est très dommage que dans le changement, on ait perdu la critique politique que contenait la série originale. Il n'est pas question ici de critiquer. À peine Two peut-il être perçu comme un dictateur par ses actions, mais son humanité dont j'ai parlé plus haut atténue son statut et sa critique par la même occasion. Il est plutôt question ici d'un duel entre deux hommes, Six et Two, qu'entre un homme et une société/un régime politique comme dans la série originale.

La fin de chaque série est à l'opposé de l'autre. Tout d'abord, changement de Numéro 1. Dans la série originale, le Numéro 1 est le Numéro Six, à partir de là, plusieurs interprétations sont possibles quant au fonctionnement du Village et jusqu'à son existence même (ou plutôt ses limites géographiques > les dernières images de la série originale avec la porte de l'appartement du Numéro Six à Londres qui s'ouvre toute seule signifie-t-elle que le Village (et son organisation) n'est pas limité au Village même ? On est évidemment dans la métaphore). Dans le Prisonnier new gen, tout est expliqué (plus ou moins clairement) : le Numéro 1 est la femme de Two (cela n'est pas clairement dit mais il est dit qu'elle était la première dans le Village, Two étant son mari, il est logique qu'il soit arrivé le deuxième, il porte le numéro 2, faites le calcul) et le Village est le fruit de son imagination. Le Village n'existe que si quelqu'un le rêve (avec l'aide de petites pilules colorées hallucinogènes). Il sert d'exutoire à ceux qui sont malheureux dans leur vie réelle (c'est là qu'on fait le parallèle avec les habitants du Village et les relations de Six dans la vraie vie). Outre la métaphore sur les drogues, ce postulat des gens dont l'esprit vit dans un monde créé de toutes pièces alors que leur corps « dort » dans la vraie vie n'est pas sans me rappeler une certaine trilogie des frères Wachowski. Bref. Mais surtout, alors que dans la série originale, le Numéro Six finit par s'échapper et retrouver sa liberté (l'individu gagne par rapport au groupe), dans ce nouveau Prisonnier, alors qu'il a essayé de s'en aller pendant 5 épisodes et demi, Six accepte de prendre la place de Two et de sacrifier sa liberté (ou plutôt celle de 313 qui doit reprendre la place du numéro 1 et donc renoncer à vivre sa vie > lui qui se battait contre Two et ses manières de dictateur, prend une décision arbitraire avec la vie de 313, même si c'est elle qui se propose, il ne dit pas non et comme ça fait 3 ou 4 épisodes qu'il la manipule... Et les larmes de 313 à la toute fin prouvent bien qu'elle a des regrets, alors que lui a l'air tout content de sa nouvelle situation de dictateur) pour le bonheur du groupe, des autres habitants du Village, pour qu'ils puissent tout de même vivre dans leur exhutoire au lieu de faire face à la réalité de leur vie.



Le Prisonnier new gen n'est enfin pas ingrat car de nombreux clins d'oeil à des détails de la série d'origine sont présents (de la veste du vieillard qui s'échappe au début jusqu'à la fin où les habitants scandent « Six is the one »). Certains titres des épisodes de la série sont d'ailleurs aussi repris pour les épisodes de la minisérie (et je dois dire que j'ai eu très peur en voyant le titre « Harmony » pour le deuxième épisode, celui-ci faisant partie de mon top 3 des pires épisodes de la série originale, mais au final, pas de western, j'étais soulagée).

Verdict ? Les deux séries sont donc fondamentalement différentes, mon avis est que la série originale est plus pertinente et propose une réflexion plus poussée que la nouvelle version. Par contre le format mini-série de la nouvelle version aurait sûrement mieux convenu à la série originale qui (pour cause de diffusion sur le marché américain) a dû produire 17 épisodes au lieu des 7 prévus à l'origine et se perd dans du meublage sans intérêt pour certains épisodes (« L'impossible pardon », « Musique douce » et « La mort en marche » étant le comble du meublage, ne se passant pas au Village et pour l'un d'entre eux se passant carrément sans Patrick McGoohan, même si par une pirouette scénaristique le Numéro Six est quand même présent). D'autre part, même si visuellement, elle est absolument magnifique, la mini-série se perd dans des méandres de complications pour ne pas donner les clés tout de suite, ce qui est franchement déroutant (vous trouvez que Lost est compliqué à comprendre ? Essayez The Prisoner 09). Au final, sans être mauvaise, je pense que la mini-série souffre beaucoup de la comparaison, et que les différences avec la série d'origine sont assez importantes pour qu'elle eût pu s'affranchir du concept de remake (ou reboot ou whatever you want to call it) pour ne revendiquer qu'une lointaine parenté.

mardi 17 novembre 2009

Mettre de l'eau dans son bon vin

Quand je fais le bilan de cette rentrée 2009, je me rends compte que finalement pas grand chose de bon n'en est sorti. Vous avez pu le lire sur ce blog, j'ai été critique sur les trois-quart des pilotes de cette rentrée et pour les séries avec lesquelles j'ai décidé de faire un petit bout de chemin, je m'interroge sur la pertinence de certaines dans leur format (je pense en particulier à V et Flash Forward). En effet, j'étais parmi les plus enthousiastes à la vue du pilote de Flash Forward, mais il faut bien dire qu'aujourd'hui, je n'ai plus le même avis. Le problème n'est pas vraiment l'histoire en elle-même mais l'étirement de celle-ci qui finit par devenir d'un ennui mortel parce que plus rien ne s'y passe. Et si finalement le problème était le format « saison(s) de 24 épisodes » ?
L'avantage d'une saison de 24 épisodes (en mode diffusion américaine), c'est qu'elle dure toute l'année (année de diffusion j'entends, allant de septembre/octobre à mai avec des pauses). Le problème c'est qu'il faut faire preuve d'une productivité et d'une créativité folle pour produire 24 épisodes sur une saison sans tomber dans l'ennui (sans compter la frilosité des chaîne lorsqu'il s'agit de faire preuve d'audace ou d'ambition). Pour certains types de série, ce format fonctionne très bien. Toutes les séries fonctionnant sur un format d'épisodes « stand alone » s'accommodent très bien de 24 épisodes par saison, je pense en particulier aux séries de CBS policières. Les séries à vocation soapesques comme Desperate Housewives ou Grey's Anatomy aussi. Après tout, elles ne sont que des ersatz améliorés des soaps quotidiens : des histoires souvent abracadabrantes entre un petit groupe de personnages dans un lieu restreint.
Mais lorsqu'il s'agit d'une histoire particulière qui tente de raconter quelque chose et qui n'a à priori pas de vocation soapesque, le format « saison(s) de 24 épisodes » n'est selon moi pas adapté du tout.
Le concept est souvent prometteur, intéressant, mais la série s'enlise dans des histoires secondaires (j'ai presque envie d'ajouter soapesques) inutiles au propos et qui ne sont là que pour étirer la série parce que la chaîne a commandé plus d'épisodes. Lost en est un exemple flagrant, si la série avait été une mini-série de 13 épisodes au lieu d'une série de 6 saisons de 24 épisodes (et un peu moins pour les dernières), elle aurait sûrement un plus bel aura qu'aujourd'hui et elle aurait été bien meilleure. J'y reviendrai cette semaine mais après le visionnage du pilote du Prisonnier version 2009 hier, je n'aurais probablement pas été plus loin s'il avait été question d'une série de 24 épisodes à prolonger sur plusieurs saisons. La série étant une mini-série de 6 épisodes, je vais aller jusqu'au bout en me disant que la suite est peut-être plus poussée, qu'ils ont peut-être des choses à dire (même si ce n'est pas parti pour être le cas > à ce sujet, j'en reparlerai cette semaine concernant le Prisonier mais je vous renvoie à l'article de lady sur V). Par contre, V se met en pause la semaine prochaine et quand ABC va m'asséner de promos en mars 2010 pour me dire « hey, freescully, ça y est l'hiver est fini, les JO sont passés, on a plus peur de faire un bide d'audience avec nos séries inédites, regarde, on a remis V à l'antenne ! », ben c'est pas sûr que j'y revienne. En tout cas, depuis l'épisode 2, ils font tout pour que je ne revienne pas. Et concernant Flash Forward, j'ai de plus en plus envie de lire le livre dont la série est tirée pour savoir le pourquoi du comment du Flash Forward plutôt que de continuer à m'infliger les apitoiements des personnages de la série sur leur sort.
Et le problème des séries dont le concept n'est pas fait pour durer mais qui, à la demande des networks, doivent s'étirer en longueur n'est pas nouveau, j'ai pu le constater la semaine dernière avec le visionnage de l'intégrale du Prisonnier (version originale de 1967 dont je reparlerai aussi cette semaine), série initialement conçue pour 7 épisodes mais qui a dû meubler 10 épisodes de plus à la demande de CBS pour une diffusion aux États-Unis. Et franchement dans le lot des 10 épisodes pour meubler, on sent vraiment le meublage massif pour certains...
Sans compter qu'il suffit d'un rapide tour d'horizon de la télévision américaine pour se rendre compte que les meilleures séries sont diffusées sur le câble sont dans des formats de 13 épisodes par saison.
Alors au final quel intérêt? Ne vaut-il pas mieux miser sur des mini-séries ambitieuses, qui non seulement rehausserait l'image de la chaîne qui les commande, mais en plus permettrait de doper ponctuellement les audiences dans une programmation événementielle ? (ça c'est pour faire l'avocat du diable) Et puis au niveau de la qualité, ne vaut-il mieux pas se concentrer sur l'essentiel, le développer dans une bonne mesure et dans des limites précises (si on sait combien de temps exactement on a pour développer quelque chose, on ne se perd pas dans des détails inutiles) quitte à (oh, est-ce que j'ose ?) stimuler l'imagination du spectateur en laissant des zones d'ombres que chacun est libre d'interpréter comme il souhaite ?
Non, allez freescully, arrête de rêver, la télé, c'est bon qu'à vendre du temps de cerveau disponible pour les pubs. Mais bon, parfois, je me dis que diluer un bon cru avec de l'eau, c'est quand même dommage, surtout quand c'est pour vendre du coca.

jeudi 1 octobre 2009

Pilote : Hank



Petit rappel des faits : Hank se fait renvoyer de son job de dirigeant d'entreprise et part habiter à la campagne avec sa famille.

La saison dernière, ABC nous avait déjà infligé Surviving Suburbia, mais visiblement, la comédie familiale en dehors du centre-ville, ça leur tient à coeur, et nous revoilà donc parti pour quelques épisodes (oui parce que bon, le public n'a pas toujours bon goût mais là quand même... je sens l'annulation venir vite, très vite) de Hank. Alors c'est simple, Hank, c'est la même série que Surviving Suburbia : on prend une ancienne gloire de la télé (Bob Sagett/Kelsey Grammer), on l'affuble d'une femme qui a facilement 10 ans de moins que lui (parce que bon, faudrait pas non plus qu'il se sente vieux et has-been), des enfants (plus ils sont jeunes mieux c'est), et on le colle en banlieue pour l'un, à la campagne pour l'autre. Et évidemment l'un comme l'autre s'ennuient comme des rats morts dans leur maison et avec leur famille, et ça tombe bien, nous aussi !
Les dialogues sont éculés, tout comme les situations, si bien que je n'ai même pas accroché un sourire, tellement tout était prévisible et surjoué. À la limite, heureusement qu'il y a les rires enregistrés, comme ça on sait à quel moment on est censé rire.
Ah juste une chose, c'est moi ou l'immeuble devant lequelle se déroule la première scène ressemble étrangement à celui de Samantha Who ? C'est la crise, on recycle...

Verdict ? La critique est courte, je vous l'accorde mais à quoi ça sert de se déchaîner sur une série qui n'en vaut pas la peine? Non, vraiment, ce genre de comédies familiales multi-caméras, je crois qu'il faut prévenir ABC que tout a déjà tout fait dans ce domaine il y a longtemps, mieux vaut innover...

mardi 29 septembre 2009

Pilote : Trauma



Petit rappel des faits : À San Francisco, le quotidien de la brigade de secouristes spécialisée dans les cas exceptionnels (comprendre spectaculaire avec des trucs qui explosent partout).

Bon. Les urgentistes, c'est fait. Les chirurgiens, c'est fait. Les médecins privés pour riches, c'est fait. Les infirmière, c'est fait. Il ne nous manquait plus que les secouristes (Third Watch est déjà loin, on a oublié). C'est désormais chose faite avec Trauma, autre nouveauté médicale de NBC.
On va commencer par le point positif, comme ça c'est fait. La réalisation est très bien. Les deux scènes d'accident sont bien faites, rien à dire, ça explose, ça fait des carambolages, ça crie, ça fait boum, tout ça est très efficace.
Le problème, c'est que ça ne suffit pas à faire une bonne série. Et qu'à part les deux scènes d'accident, il n'y a rien à sauver dans Trauma (oui je sais c'était facile, mais bon faut pas m'en vouloir, je suis malade, je me suis levée exprès pour vous faire la critique de Trauma). Le scénario, enfin quel scénario en même temps, on voit juste des secouristes qui vont sauver des gens mais après... D'ailleurs c'est bien simple j'ai cru que c'était la fin de l'épisode quand les secouristes s'en vont du lieu du deuxième accident. Et c'est en vérifiant que je me suis rendue compte qu'en fait, il restait encore un (long) quart d'heure, pendant lequel on a eu droit à un semblant d'introspection des personnages. Franchement, on aurait pu s'en passer, les personnages n'étant que de grossiers stéréotypes : le mec insupportable qui se croit plus fort que tout le monde, la blonde que tout le monde veut se faire mais qui pleure toujours son ancien mec, le garçon manqué qui fait trop sa kaï-ra, et le mec qui trompe sa femme parce que « oui, tu comprends, je peux pas lui parler du boulot, c'est trop dur, avec un coup d'un soir c'est plus facile »... Oui ou sinon il y a le psy ou ses amis, hein ? Enfin bref, à la limite, ça aurait été plus intéressant si on se concentrait uniquement sur les scènes de sauvetage, en mettant le paquet sur l'action et la tension. Parce que du coup, même si on trouve que franchement, envoyer deux ambulances et un hélicoptère juste pour un mec qui s'est électrocuté, ça fait beaucoup (ou alors la ville de San Francisco a subitement trouver des fonds pour pouvoir envoyer l'armée quand votre chat se fait la malle), on oublie ces détails quand vient l'accident. Par contre, la fin de l'épisode soporifique sur les personnages stéréotypés... Oui ils ont vécu un « trauma » au début de l'épisode, mais le problème c'est qu'ils ne sont pas assez appréciables pour qu'on les plaigne et du coup, ça ne prend pas.

Verdict ? Puisqu'on est dans les mauvais jeux de mots, un critique de télé américain disait ce matin à propos de la série « spare the trauma » et je vous invite à faire de même, rien de neuf ni d'intéressant à voir chez les secouristes de San Francisco.

Par contre, si vous voulez, on peut jouer à un petit jeu pendant que vous ne regarderez pas Trauma. Quelle sera la prochaine branche du corps médical à faire l'objet d'une série ? Je propose les dentistes, tiens, ça n'a pas été fait à ce que je sache... Bon alors, les networks, qui en veut de ma série sur les dentistes ? :P