mercredi 8 juillet 2009

Bilan : Damages (saison 1)


Un procès pour abus de biens sociaux. Un meurtre. Une avocate prête à tout. Une jeune avocate idéaliste. Voilà en quelques mots le sujet de la saison 1 de Damages. En tout cas son point de départ. Ellen Parsons, jeune avocate fraîchement diplômée est embauchée par le cabinet d'avocats de Patty Hewes pour travailler sur un procès pour abus de biens sociaux. Ce qui est intéressant dans ce procès c'est qu'il n'y en a justement pas, comme il s'agit d'une class action, les choses se déroulent beaucoup dans les bureaux des avocats mais pas au tribunal. Mais au-delà de cette class action qui apporte parfois quelques longueurs, le deuxième enjeu (plus captivant) de cette saison est de savoir ce qui est arrivé à Ellen. Lorsque la série commence, on assiste à son arrestation dans les rues de New-York, à moitié nue dans des vêtements ensanglantés. Et la série va constamment jouer de l'alternance de scènes dans le présent (le déroulement de la class action) et dans le futur (l'enquête sur Ellen). Les scènes dans le futur bénéficient d'un visuel différent pour s'y retrouver, un grain épais et des filtres bleus et jaunes. Et chaque épisode est parsemé de ces (quelques) scènes qui nous en disent un peu plus sur ce qui s'est passé. Que ce soit pour nous mettre sur une fausse piste ou non, et à ce titre les cliffhangers de fin d'épisode sont quasiment systématiquement des fausses pistes. Cette narration originale est l'un des atouts phares de Damages, mais puisque les deux temps de la narration finissent par se rejoindre j'imagine que ce procédé est laissé de côté pour la saison 2. La deuxième saison est d'ailleurs plutôt bien amenée puisque lors de mon visionnage, j'étais persuadée que l'histoire ne serait pas résolue pour continuer dans la saison 2. Finalement non, l'histoire trouve sa fin, le procès sa résolution. La deuxième saison sera visiblement centrée sur la relation entre Patty et Ellen. Car c'est bien le deuxième point captivant de Damages : la relation Patty/Ellen.
Au départ, Patty Hewes a clairement le dessus, elle est une avocate prête à tout pour obtenir ce qu'elle veut, mais elle refuse de gagner au compromis, elle a besoin d'écraser ses adversaires. C'est une femme de pouvoir qui en a fait son moteur. Tout le monde est à sa botte et c'est elle qui domine. Aussi bien dans son travail que dans sa vie privée d'ailleurs.
Ellen semble être son opposé. Elle fait passer ses proches avant son travail, a de grands idéaux, un fiancé médecin, bref elle est une sorte d'America's sweetheart comme on dit là-bas (mais une America's sweetheart qui fait la gueule, ça doit faire mal à Rose Byrne de relever les coins de sa bouche pour sourire donc elle le fait très peu).
Mais très vite les deux femmes vont s'affronter. Le vernis s'effrite petit à petit aussi bien pour Ellen que pour Patty, et chacune va commencer à changer. Ellen délaisse son fiancé pour son travail, Patty réalise qu'elle n'a pas été une bonne mère pour son fils (mais sans vouloir lâcher prise sur lui, bien évidemment, ce qui nous laisse encore une fois apercevoir sa détermination). Mais surtout, le procès sert de catalyseur pour faire tomber les idéaux d'Ellen qui réalise petit à petit ce dont Patty est capable pour gagner. Patty quant à elle, commence à perdre pied, ses combines sont court-circuitées par Ellen et on sent bien que ça ne lui plait pas du tout. J'ai toujours été très impressionnée par la capacité de Glenn Close à passer d'un calme olympien avec un grand sourire à une fureur hystérique en quelques secondes. Et elle fait preuve à nouveau ici de son talent en incarnant à merveille ce personnage plus ambigu qu'il n'en a l'air. Je n'ai pas particulièrement de sympathie pour le personnage d'Ellen, mais je dois reconnaître que Rose Byrne arrivve à bien retranscrire ce changement progressif d'une Ellen qui devient peu à peu une Patty Hewes junior jusqu'à prendre l'avantage sur son maître en fin de saison.
L'histoire est très bien ficelée et j'ai été surprise jusque dans le dernier épisode. J'ai regardé les 13 épisodes de la saison d'une traite ou presque, 3 jours m'ont suffit pour les dévorer. Malgré quelques longueurs, la psychologie des personnages et la narration originale permettent de garder une tension dramatique laissée en suspens pour la deuxième saison.

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