mardi 14 octobre 2008

Et si...

Hier soir, après avoir visionné le season premiere de Lipstick Jungle (qui n'a fait que me confirmer que j'aurais préféré que ce soit Cashemere Mafia qui continue...), je me suis dit que j'allais continuer la soirée sur une note girly et j'ai donc lancé le season premiere de Private Practice. Et c'est avec surprise que j'ai constaté l'amorce d'un virage dans le ton de la série. Après une saison 1 de seulement 9 épisodes et assez copie conforme de Grey's Anatomy sur le côté soap (y'en avait-il un autre, d'ailleurs?), la chose que je constate avec ce premier épisode est que pour une fois, Private Practice parle d'autre chose que d'histoires de coeur. Oui, dans ce premier épisode de la saison 2, on parle, une fois n'est pas coutume, d'éthique médicale. Et pour deux patients différents. Les deux questions qui sont posées sont : Peut-on créer une vie pour en sauver une autre ? et Le secret médical doit-il être brisé quand la vie d'un tiers est en danger ? La série prend aussi un ton critique tout au long de l'épisode à l'aide d'une vidéo promotionnelle sur le cabinet médical qui est présente dans tout l'épisode (surtout au début) dans laquelle les médecins nous balancent des banalités larmoyantes sur la famille du genre "Nous sommes une famille et qui mieux qu'une famille peut soigner votre famille ?". Cette vidéo est mise en parallèle avec ces mêmes médecins qui passent l'épisode à demander leur chèque de prime et à planifier leurs vacances. Le cabinet est aussi en faillite au début de cette saison et ces deux éléments posent donc une troisième question : Quel rapport la médecine peut-elle avoir avec l'argent ? (en sachant très bien qu'ici il n'est nullement question de ticket modérateur et de sécurité sociale, qui sont des mots dans cet environnement médical pour riches). Il n'en reste pas moins que ce genre de questions donnent à la série un peu plus de profondeur qu'elle en avait dans sa première saison (bon c'est sûr qu'en partant de néant, ce n'était pas très compliqué). Alors voilà, est-ce que ce genre de questionnement va devenir la norme et prendre le pas sur les histoires de coeur (qui ne seront plus là que pour faire revenir les télespectateurs lambda toutes les semaines : car oui, ne nous faisons pas d'illusions, les gens d'une manière générale, allument leur télé pour savoir si truc va coucher avec machin plutôt que pour entamer une réflexion un peu plus poussée...) ? Si c'est le cas, et là je marche sur des oeufs car c'est avec un grand S et j'extrapole vraiment la possibilité d'un questionnement plus poussé (et surtout d'une résolution de ces questions un peu moins facile), Private Practice pourrait-elle devenir l'héritière d'Urgences ? (non attendez avant de me jeter des pierres, je m'explique).

Comme tout le monde le sait, Private Practice est un spin-off de Grey's Anatomy. Elle en reprend les grandes lignes appliquées à Addison Montgomery au lieu de Meredith Grey. Sauf que deux séries identiques sur la même chaîne, c'est voué à l'échec. Donc il faut bien se démarquer d'une façon ou d'une autre. Et je trouve que Grey's Anatomy ressemble trait pour trait à une autre série médicale des années 1990 (je ne vous en dit pas plus, je prépare un post comparatif à ce sujet). Mais Grey's Anatomy ne nourrit aucune réflexion sur le milieu médical, l'hôpital n'est que le théâtre des aventures amoureuses de Meredith et sert à attirer le chaland avec un cas spectaculaire de temps en temps. La réflexion sur des sujets de société dans les séries médicales, c'est le terrain d'Urgences (qui a dit "c'était" ?). D'où mon questionnement. Evidemment, dans Private Practice, on est bien loin des préoccupations des médecins des urgences qui travaillent dans un hôpital public avec peu de moyens. Mais Private Practice a le potentiel de poser une réflexion sur la médecine et le business qu'elle est devenue. Et pourquoi pas, comme on l'a vu dans ce season premiere, de se confronter à des situations médicales  et sociales qui font débat ? La seule ombre au tableau de ce début de saison est la résolution des questions posées. Encore une fois, tout est bien qui finit bien et donc on pose une question mais les choix effectués ne débouchent sur aucune une tragédie et restent donc sans conséquences. Et c'est bien ça qui fait que le début de réflexion amorcé dans l'épisode n'atteint pas la cheville de ce qu'a pu faire Urgences. Mais c'est un début...

En tout cas, l'amorce du virage pris dans ce premier épisode de la saison 2 est de bon augure. Espérons qu'il ne s'agisse pas d'une exception et que la série ne retombe pas dans le soap pur, le sous-Grey's Anatomy qu'elle était dans sa première saison.

(Allez-y maintenant, sortez les cailloux!!!)

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