mercredi 3 juin 2009

Pilote : Mental

Petit rappel des faits : Le Dr Jack Gallagher prend ses nouvelles fonctions de directeur du service de psychiatrie d'un hôpital de Los Angeles. Ses méthodes un peu particulières vont perturber ses collègues qui devront composer avec ce nouveau venu.

Bon puisqu'elle a déjà été faite partout, je vais commencer par là. Mental n'est pas House. Jack Gallagher et Gregory House n'ont rien, mais alors rien en commun, en tout cas en ce qui concerne les personnages. Après, on retrouve des similitudes entre les deux séries, comme la relation de Gallagher avec sa patronne (dont j'ai oublié le nom mais qui jouait dans Law & Order CI) qui essaie d'imiter la relation entre House et Cuddy. Le principe de l'équipe aussi mais on est déjà plus dans le principe général de toutes les séries policières depuis la naissance de CSI. Et le modèle copié par Mental dans sa forme est bien celui des séries policières, comme House l'avait fait avant elle (les similitudes entre House et Sherlock Holmes sont nombreuses et le déroulement de la série est plus proche d'une série policière que d'une série médicale classique). Donc nous suivons le Dr Gallagher dans son exploration de l'esprit d'un patient (visiblement la série se dirige vers un épisode = un patient, ce qui est assez bizarre pour une série se déroulant en milieu psychiatrique, où les consultations sont rarement uniques...) afin de découvrir quel mal le ronge et comment l'en guérir (ou tout du moins comment s'en accommoder au quotidien parce qu'une maladie psychique est tout de même difficile voire impossible à guérir, en tout cas en un épisode). Tout repose sur la personnalité et les méthodes peu orthodoxes du médecin mais j'ai été frappée par la ressemblance du personnage avec celui, non pas de House (qui en est l'anti-thèse), mais de Patrick Jane de The Mentalist (bon là je sais, vous vous dites, elle est complètement obsédée par The Mentalist, freescully, heureusement qu'elle arrête de regarder cette série... :)). J'y ai vu les mêmes cabotinages d'un bout à l'autre de l'épisode, la pointe de sérieux quand il faut, les méthodes que tous ses collègues trouvent débiles mais qui finissent par fonctionner et tout le monde est content, l'optimisme constant, la légère manipulation pas méchante pour obtenir ce qu'on veut, la même façon très théâtrale de se mouvoir, etc. Je n'ai pas suivi Castle cette saison, mais le personnage étant en gros le même que celui de The Mentalist, je rattacherais donc plutôt Mental à ce type de séries qu'à House.
Donc forcément ça sent le déjà vu version overdose et je je me suis franchement ennuyée pendant ce pilote. Les seuls moments que j'ai trouvé intéressants et même plutôt drôles pour certains sont les passages vus du point de vue des malades. Je dois dire que la vieille nymphomane qui fantasme sur Gallagher m'a bien fait rire ! Ce n'est pas non plus d'une originalité folle mais ces passages sont les moins classiques de ce pilote. L'histoire principale sur le patient schizophrène est d'un classique à dormir, il est malade, sa soeur veut le faire enfermer mais oh miracle ce bon docteur réussi non seulement à le calmer, mais le tout sans médicaments ou presque (oui, il est très fort ce bon docteur) pour qu'il puisse continuer à dessiner (car c'est un génie du dessin évidemment) et à s'occuper de ses neuveux qu'il retrouve dans une scène qu'on pourrait dérire par "aaaaaaawwwwwwww"... Bref, si un logiciel pouvait générer automatiquement des scénarios, il aurait pu sortir celui-là. Malheureusement l'histoire secondaire du patient qui souffre d'un trouble affectif était plus intéressante, mais peu abordée et j'ai eu l'impression qu'elle était là pour meubler.
Ce n'est peut-être qu'un détail mais la série a été tournée en Colombie pour des questions de budget. Et visuellement, ça se voit. Ce ne serait pas si grave si le scénario était exceptionnel, mais malheureusement ce n'est pas le cas, et c'est un point négatif de plus pour Mental. J'espère que ça s'arrangera un peu par la suite, pas que ce soit horrible à regarder, loin de là, mais on est habitués à mieux...

Verdict ? Je n'ai pas du tout accroché avec Mental. C'est dommage car l'idée de départ pouvait être intéressante, mais le concept global de la série est calqué sur du vu et revu et rerevu cette année. Je ne passerais donc pas l'été avec le Dr Gallagher !

mardi 2 juin 2009

Bilan : Skins (saison 1)

Oh, baby, baby, it's a wild world... C'est sur la chanson de Cat Stevens que s'achève la première saison de Skins. Et il est bien un peu fou, le monde des ados de Bristol. Ou d'ailleurs, en fait. Je crois que la série est assez universelle et bien que certaines situations soient poussées à l'extrême, j'ai retrouvé beaucoup de ma propre adolescence dans cette première saison. La série fait preuve d'une bonne dose de réalisme pour décrire une période pas franchement très facile à vivre mais ne tombe pas non plus dans le pathos ou le drama facile des histoires de cœur d'artichaut des ados. Tout est décrit avec beaucoup d'humour, ce qui rend les personnages particulièrement attachants, dans leur futilité comme dans leurs failles. Par exemple, j'ai trouvé la scène dans laquelle Cassie explique à Sid comment cacher à la perfection son anorexie très drôle en apparence bien que très grave sur le fond. Et surtout tellement vraie.
La série bénéficie sûrement du fait qu'elle soit écrite par de jeunes adultes, le temps n'ayant pas encore adouci leur regard sur cette période de leur vie, ce qui leur permet de la décrire de manière plus juste. Mais si les personnages des ados sont très réussis, ceux des adultes ne le sont pas vraiment et sont dépeints comme de grands enfants irresponsables et stupides. Je n'y vois cependant pas là une faiblesse d'écriture, mais plutôt une double lecture. La première est que c'est tout simplement la vision des adultes par les ados eux-mêmes. Le refus de l'autorité des adultes les place sur le même plan que les ados tout en état en dehors de leur monde, d'où cette impression de copinage (ou plus si affinités d'ailleurs) teintée d'incompréhension et d'impression de stupidité : les relations des adolescents avec leurs parents montrent bien qu'ils regardent le monde des adultes avec incompréhension comme dans cette scène très drôle dans laquelle Sid engueule son père (pour qu'il aille retrouver sa femme avec qui il s'est disputé) comme un parents crierait sur un enfant parce qu'il a fait une bêtise.
Ma deuxième interprétation est que les adultes dans la série (qui fait la part belle aux ados) sont décrits comme beaucoup d'adolescents sont souvent décrits par les adultes dans la vie/d'autres teen shows. Petite pique et juste retour des choses.
J'ai beaucoup aimé le format des épisodes, chacun centré sur l'un des personnages. Pas question ici de points de vue différents sur une même situation, l'histoire avance tout au long de la saison mais chaque épisode nous permet de passer au-delà de la barrière forte de chaque personnage pour approfondir sa personnalité et découvrir ses faiblesses, ses angoisses.
Il est aussi intéressant de constater que si les personnages viennent de milieux sociaux variés (aussi bien de milieu aisé que de la classe moyenne ou de la classe ouvrière), cela n'a que très peu d'incidence sur leurs relations. Au-delà de leurs différences, ils vivent ensemble leurs délires, leurs amitiés, leurs amours, leurs défonces, leurs doutes. Et c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai retrouvé un peu de moi dans les aventures des adolescents de Skins, dont la première saison se termine comme une bulle qui éclate.

lundi 25 mai 2009

Bilan : The Mentalist (saison 1)

La première saison de The Mentalist vient de s'achever sur CBS et ça me donne l'occasion de faire le point. Comme je l'ai déjà dit ici, The Mentalist a été mon guilty pleasure de l'année, même si sur la fin de saison, c'était plus guilty que pleasure
Le problème de la série, c'est que seuls les épisodes nous permettant de briser un peu la carapace de Patrick Jane sont intéressants. C'est-à-dire, sur une saison de 23 épisodes, 3 épisodes avec Red John et peut-être 2 ou 3 dans lesquels il est confronté à une enquête qui le remet en question, en gros 5 ou 6 épisodes à tout casser. Pour le reste, les enquêtes sont toujours sans aucun intérêt, les enquêteurs du CBI sont transparents et inintéressants (même la pseudo amourette entre Rygsby et Van Pell ne parvient pas à distraire), si bien que sur la fin, je finissais toujours l'épisode en faisant autre chose.
On peut donc regretter que les scénaristes ne se concentrent pas plus sur le seul véritable atout de la série : les démons de Patrick Jane. Les épisodes consacrés à Red John, le tueur en série qui a tué sa femme et sa fille et que Jane cherche à arrêter, sont au nombre de 3, ce qui est vraiment peu. A titre de comparaison, Profiler faisait la part belle à la relation entre Sam Waters et Jack, le tueur en série qu'elle pourchassait. Ici, sûrement pour éviter un effet feuilletonnant pour la série, la relation n'est qu'effleurée. Je trouve cela dommage car oui, c'est vrai qu'on peut commencer The Mentalist en cours de route, ce qui permet à la chaîne de pouvoir gagner des téléspectateurs (et éviter un effet Lost, que déjà ceux qui suivent ont du mal à comprendre alors si en plus on ne suit pas...), mais ce qui permet aussi d'en perdre et je serai de ceux-là. Il y a pourtant tout un univers à développer dans cette relation entre un homme aveuglé par son désir de vengeance (comme le dernier épisode de la saison le montre bien) et un psychopathe qui prend un malin plaisir à le manipuler. Jane a beau cabotiner à longueur d'épisode, on sent qu'il y a autre chose, une blessure encore à vif, une culpabilité à peine voilée. Ces deux éléments ont parfois été évoqués dans d'autres épisodes, notamment dans l'épisode où Jane est confronté à une médium. Il est le seul de l'équipe a avoir une réaction épidermique à son contact parce qu'elle lui rappelle tout ce qu'il était avant la mort de sa famille. Il est persuadé qu'elle est une manipulatrice comme lui, et cela brouille sa capacité de jugement. Un autre épisode le confronte à un hypnotiseur, mais cela ne provoque pas chez lui ce rejet, cela ne rappelle pas autant son passé et ses blessures. Si on a pu voir un peu au-delà du masque de Patrick Jane cette saison, c'est très insuffisant pour envisager une évolution du personnage. Peut-être que la fin de la saison lui donnera cette opportunité dans la saison 2, peut-être qu'avoir pu approcher Red John de si près par le biais de son complice qu'il finit par tuer, cela lui donnera les bases d'une évolution de sa vengeance.
Cette fin de saison s'ouvre donc vers une voie intéressante, comme les trois épisodes avec Red John, le problème est que généralement, ces épisodes représentent de simples parenthèses entre deux épisodes « classiques » de The Mentalist. C'est donc avec un avis très mitigé que je termine cette saison et je pense que pour la saison prochaine, je serais plus sélective et me contenterai des épisodes consacrés à Red John.

mardi 12 mai 2009

TF1, France 2, le CSA et le respect des œuvres

Je vois sur cette news qu'hier, lors de la diffusion du premier épisode de Brothers & Sisters, que TF1 avait décidé de garder au chaud pendant 3 ans, ces chers programmateurs ont décidé qu'ils devaient absolument couper les 3 premières minutes de l'épisode. Pour être tout à fait honnête, je ne m'étais pas rendue compte que quelque chose manquait, mais pour avoir vu les minutes coupées en question ce matin après recherches, je suis plus que mitigée sur la décision de coupure faite par TF1. Si on reprend leur excuse, cela était pour répondre à des « questions de calibrage à l'antenne » (comprenez : « on a vendu plus de pubs qu'on avait d'espace pub, vous aurez donc 3 minutes de pub supplémentaires et 3 minutes de série en moins ») mais heureusement, comme ils sont respectueux de leurs téléspectateurs (hum, hum), ils ont bien veillé à « respecter scrupuleusement la compréhension générale de l'intrigue ». C'est là que je tique. Alors oui, l'absence de la scène en question ne m'a pas empêché de comprendre l'épisode. Bon, en même temps « l'intrigue » de l'épisode peut être résumée en deux phrases : Kitty est journaliste à New York et retourne à Los Angeles pour un nouveau job. Elle y retrouve sa famille et notamment sa mère avec laquelle elle est en conflit. Je fais court mais en gros l'intrigue c'est ça. TF1 a raison, la scène qu'ils ont coupée n'est pas indispensable à la compréhension de l'intrigue. Mais le problème c'est qu'une série comme Brothers & Sisters repose avant tout sur les relations entre les personnages, et pas uniquement sur l'intrigue scénaristique qui n'est là que pour une chose : explorer les relations entre les personnages. Dans le fond, on s'en fout de savoir si Kitty va accepter son nouveau job (de toute façon on s'en doute bien, vu que sinon y'à plus de série), ce qui est intéressant ici c'est de comprendre et d'observer la dynamique de la famille. Et en ça, la scène coupée par TF1 était importante. On y voyait Kitty au téléphone avec ses frères et sa sœur et cela mettait en place dès le début les relations qu'ils entretiennent. Je comprends que TF1 est une chaine privée qui tire ses revenus de la pub et je n'ai rien contre une coupure pub avant, pendant ou après un programme. Mais s'ils ont besoin d'un programme de 30 minutes, au lieu de couper un programme de 45 minutes pour qu'il en fasse 36, pourquoi ne pas passer une série de 25 minutes avec 10 minutes de pub supplémentaire ? Tout bénef pour eux, et au moins, les téléspectateurs auront une image un peu moins mauvaise de leur chaîne. Non parce que si on suit leur logique à TF1, à savoir que tout ce qui n'est pas essentiel pour comprendre l'intrigue est superficiel et peut donc être coupé, alors à quoi bon lire un livre de 500 pages quand on peut très bien lire un résumé de 30 lignes ? Pourquoi perdre 1h45 devant un film qu'on peut résumer en 5 minutes ? Pourquoi regarder TF1 alors qu'on pourrait regarder un DVD ?

Malheureusement tout ceci n'est pas nouveau. Et si pour l'incident d'hier, on peut parler de coupure, en revanche parfois il est bien question de censure. TF1 est d'ailleurs bien connue pour cela. Mais je me souviens plus particulièrement d'une histoire de censure sur France 2, avec un épisode d'Urgences. La chaîne avait unilatéralement décidé de couper la fin d'une scène parce que jugée trop choquante, ce qui du coup, changeait toute l'histoire. L'intrigue en question mettait en scène une adolescente qui arrivait aux urgences avec tous les signes apparents d'un viol. Vers la fin de l'épisode, après avoir eu des doutes, le Dr Corday avait une explication avec la jeune fille, qui finissait par s'énerver que Corday puisse mettre sa parole en doute. Pour France 2, la scène s'arrêtait là. En fait, la jeune fille finit par avouer qu'il ne s'agit effectivement pas d'un viol puisqu'elle a volontairement pris de la drogue avant de se livrer à une partie de jambes en l'air violente avec son petit ami parce qu'il n'y avait que comme ça qu'elle prenait son pied. France 2 s'était vaguement excusé mais ils ne voulaient pas choquer les téléspectateurs. A toutes ces chaînes qui ne veulent pas choquer, je leur suggère de diffuser les Bisounours toute la journée, là au moins, ils seront sûrs de ne choquer personne, sauf les esprits tordus comme le mien qui regardent ça au second degré.

Entre les coupures comme celle que TF1 a faite hier, les censures comme celles que TF1 (encore elle) fait régulièrement dans Grey's Anatomy ou dans les dialogues de House pour soi-disant ne pas choquer la ménagère (et encore, même quand ils sont édulcorés, ça la choque quand même) ou celles de France 2 qui, sous prétexte de vouloir essayer de faire un peu d'audience avec Urgences décide de programmer en access prime time une série prévue pour un créneau horaire de 3ème partie de soirée aux USA (ce qui se termine par des coupures interminables dans les scènes parce qu'on ne peut pas montrer une seule goute de sang à cette heure-là), ou encore les déprogrammations sauvages dès que la série ne remplit pas ses objectifs d'audiences intenables, j'en suis arrivée à la conclusion depuis un moment déjà qu'il valait mieux attendre tranquillement la sortie du DVD (si on veut rester dans la légalité, hein, sinon y'à d'autres moyens...) pour pouvoir regarder une série dans l'ordre, sans coupure/censure et en VO. Et même en procédant ainsi, on n'est pas à l'abri. Par exemple il est de notoriété publique que la BBC formate les épisodes de ses séries à 45 minutes au lieu de 55 pour le reste de l'Europe. Warner a aussi unilatéralement décidé de couper certains épisodes de Friends à l'époque pour sa diffusion en Europe (ayant vu les épisodes dans leur version intégrale et dans leur version coupée, je n'ai pas vraiment compris pourquoi ils avaient été coupés, à part pour perturber le téléspectateur puisque blagues faisant référence à une scène au préalable coupée ne veulent du coup plus rien dire...).

J'en ai marre que les chaînes et le CSA décident ce qui est bon pour moi, de ce que je dois regarder et à quelle heure. J'en ai marre du diktat des parents laxistes qui ne sont pas capables de coucher leurs mômes à des heures décentes au lieu de les laisser devant la télé toute la soirée. Je n'ai jamais aimé les radicaux, mais je commence à comprendre les gens qui font la grève de la télé, ça devient vraiment pénible.