mardi 2 juin 2009

Bilan : Skins (saison 1)

Oh, baby, baby, it's a wild world... C'est sur la chanson de Cat Stevens que s'achève la première saison de Skins. Et il est bien un peu fou, le monde des ados de Bristol. Ou d'ailleurs, en fait. Je crois que la série est assez universelle et bien que certaines situations soient poussées à l'extrême, j'ai retrouvé beaucoup de ma propre adolescence dans cette première saison. La série fait preuve d'une bonne dose de réalisme pour décrire une période pas franchement très facile à vivre mais ne tombe pas non plus dans le pathos ou le drama facile des histoires de cœur d'artichaut des ados. Tout est décrit avec beaucoup d'humour, ce qui rend les personnages particulièrement attachants, dans leur futilité comme dans leurs failles. Par exemple, j'ai trouvé la scène dans laquelle Cassie explique à Sid comment cacher à la perfection son anorexie très drôle en apparence bien que très grave sur le fond. Et surtout tellement vraie.
La série bénéficie sûrement du fait qu'elle soit écrite par de jeunes adultes, le temps n'ayant pas encore adouci leur regard sur cette période de leur vie, ce qui leur permet de la décrire de manière plus juste. Mais si les personnages des ados sont très réussis, ceux des adultes ne le sont pas vraiment et sont dépeints comme de grands enfants irresponsables et stupides. Je n'y vois cependant pas là une faiblesse d'écriture, mais plutôt une double lecture. La première est que c'est tout simplement la vision des adultes par les ados eux-mêmes. Le refus de l'autorité des adultes les place sur le même plan que les ados tout en état en dehors de leur monde, d'où cette impression de copinage (ou plus si affinités d'ailleurs) teintée d'incompréhension et d'impression de stupidité : les relations des adolescents avec leurs parents montrent bien qu'ils regardent le monde des adultes avec incompréhension comme dans cette scène très drôle dans laquelle Sid engueule son père (pour qu'il aille retrouver sa femme avec qui il s'est disputé) comme un parents crierait sur un enfant parce qu'il a fait une bêtise.
Ma deuxième interprétation est que les adultes dans la série (qui fait la part belle aux ados) sont décrits comme beaucoup d'adolescents sont souvent décrits par les adultes dans la vie/d'autres teen shows. Petite pique et juste retour des choses.
J'ai beaucoup aimé le format des épisodes, chacun centré sur l'un des personnages. Pas question ici de points de vue différents sur une même situation, l'histoire avance tout au long de la saison mais chaque épisode nous permet de passer au-delà de la barrière forte de chaque personnage pour approfondir sa personnalité et découvrir ses faiblesses, ses angoisses.
Il est aussi intéressant de constater que si les personnages viennent de milieux sociaux variés (aussi bien de milieu aisé que de la classe moyenne ou de la classe ouvrière), cela n'a que très peu d'incidence sur leurs relations. Au-delà de leurs différences, ils vivent ensemble leurs délires, leurs amitiés, leurs amours, leurs défonces, leurs doutes. Et c'est avec un plaisir non dissimulé que j'ai retrouvé un peu de moi dans les aventures des adolescents de Skins, dont la première saison se termine comme une bulle qui éclate.

1 commentaire:

ladyteruki a dit…

Si j'avais été relativement bien surprise par le pilote, je ne l'ai cependant pas trouvé suffisamment engageant pour m'embarquer dans une saison complète.