jeudi 11 septembre 2008

The Dark Knight

Non je ne vais pas vous parler du dernier Batman, mais d'un autre justicier de la nuit : Dexter. Dexter Morgan, policier scientifique le jour, tueur en série la nuit, est un des personnages les plus complexes dont j'ai eu l'occasion de suivre les aventures dans une série. Et cette complexité est évidemment ce qui fait toute la série. Si les rôles secondaires ne sont pas gâtés (collègues stupides, soeur décérébrée et petite amie cruche à souhait), le personnage de Dexter est lui parfaitement travaillé et ses réflexions sur le monde qui l'entoure (et si finalement les personnages secondaires n'étaient pas bâclés mais juste la représentation que s'en fait Dexter?) le poussent à une constante remise en question. Car Dexter ne tue pas n'importe qui. Il ne tue que des meurtriers, violeurs, dealers et autres rebus de la société qui ont échappé au système judiciaire. Et là forcément nous sommes obligés nous aussi, télespectateurs, de nous remettre en question. Parce que dans le fond, on approuve plus ou moins les meurtres de Dexter. Ce qui n'est généralement pas la façon dont on nous présente les tueurs. Et même si on peut éprouver de la compassion pour certains et comprendre leur geste, on se prend parfois à encorager Dexter à commettre un autre meurtre et là c'est une première (si je me trompe, éclairez-moi).

La série se situe à Miami, et la réalisation (très loin d'une réalisation clip, flashy et stérile à la CSI:Miami) nous plonge dans cette ambiance collante, pesante et étouffante qui convient si bien non seulement au climat de Miami mais à l'ambiance de la série. Aussi bien de jour que de nuit, le parcours de Dexter (magnifiquement interprété par Michael C Hall) est un voyage inquiétant au coeur de la relation que Dexter entretient avec le monde extérieur. Dans la saison 1, c'est la prise de conscience. Dexter (qui officie en tant que tueur depuis un bon moment, on le verra au cours de la saison) prend conscience grâce au Ice Truck Killer (dont je ne révèlerai pas l'identité pour ceux qui n'ont pas vu la saison 1, ce qui soit dit en passant est inadmissible:)) qu'il est capable de sentiments, que peut-être il a besoin des autres pour vivre (ces autres qu'il méprise plus ou moins). La saison 2, c'est la rebellion. Suite à cette prise de conscience, Dexter se rebelle contre son mentor, son père adoptif qui lui a tout appris, qui a fait de lui qui il est. Il lâche les rênes de sa vie qu'il a toujours cherché à contrôler dans les moindres détails. La saison 3 qui s'est ouverte pour moi hier soir, c'est la conséquence directe de la saison 2, la spontanéité. Dexter a de moins de moins de contrôle sur sa vie et ses actions et va devoir en assumer les conséquences. Une chose est sûre, je n'ai pas été déçue par ce premier épisode et la saison s'annonce magnifique. Dexter a toujours eu un alter-égo dans chaque saison. Je me demande qui ce sera cette fois-ci...

Je n'ai pas l'âme d'une tueuse (je ne supporte pas la vue du sang, j'aurais un peu de mal...) mais je me reconnaît beaucoup dans Dexter. Peut-être est-ce pour cela que j'aime autant cette série, les questions qu'elle pose et la façon dont elle dresse le portrait du monde selon Dexter. Peut-être qu'en fait, il ne vaut mieux pas me croiser au détour d'une ruelle tard le soir... :)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce qui rend Dexter si fascinant, je pense, c'est que finalement, on pourrait tous être des Dexter, en fait. Ce n'est pas un tueur foncièrement méchant, il est juste... un peu... déviant ? Et alors, comme un peu nous tous, après tout ! On traine tous quelque chose qui aurait pu nous faire dévier de notre trajectoire, je pense. Evidemment, mon papa (et j'imagine, le tien non plus) n'a jamais eu à me conseiller de tuer pour canaliser mes pulsions d'ados, mais la force de Dexter, c'est de semer le trouble entre les limites du prétendu bien et du prétendu mal, pour tout relativiser.
Inutile de faire couler du sang pour être tueuse en série ! Tu peux choisir d'étrangler, étouffer ou noyer tes victimes !!! Chacun sa méthode ! ...Bah, quoi, qu'est-ce que j'ai dit ?

freescully a dit…

C'est vrai, il y a le poison aussi ;)

Anonyme a dit…

Tu vois, tu deviens raisonnable !