mardi 9 juin 2009

Bilan : Sons of Anarchy (saison 1)



Je n'étais pas forcément très enthousiaste à l'idée de regarder une série sur des motards. Pas que je n'aime pas les bikers, mais les possibilités scénaristiques me semblaient un peu limitées. Et puis un jour d'avril, je me suis lancée. J'ai enfin visionné le pilote de Sons of Anarchy. Et quelle ne fut pas ma surprise de constater que je m'étais vraiment trompée. J'ai dévoré cette première saison, trouvant les épisodes de mieux en mieux, allant crescendo vers un final qui s'annonce très prometteur pour la prochaine saison.
La série raconte l'histoire de Kurt Cobain Jackson "Jax" Teller (la ressemblance m'a tout de suite frappée, est-ce que c'est parce que j'ai vu le pilote un 5 avril ?), membre du club de motards de Californie Sons of Anarchy, dont son père, décédé dans des conditions pas très claires, est le fondateur. Inutile de préciser que les membres du clubs ne se réunissent pas uniquement pour passer de délicieux dimanches à rouler cheveux au vent, mais pour d'autres activités tout aussi distrayantes telles que la vente d'arme et les règlements de comptes musclés entre autres. Le remplaçant du père de Jax à la tête du club est un ancien proche du paternel, Clay, qui a épousé la femme du feu chef et mère de Jax, Gemma. Et on se rend compte tout de suite que ces deux-là ne sont pas si innocents que ça dans la mort du patriarche. Bon je vais m'arrêter là dans l'histoire pour ne spoiler personne.

Une des références totalement assumée de la série est son parallèle scénaristique avec Hamlet de Shakespeare. Mais pourquoi je n'ai pas su ça avant ? J'aurais sauté dessus tout de suite ! William et moi, c'est une grande histoire, mais ce n'est pas le sujet aujourd'hui... Même si on peut imaginer que le personnage de Gemma est plus calqué sur une Lady McBeth que sur la reine du Danemark dans Hamlet, cela donne une dimension dramatique intéressante à la série et qui colle bien à l'univers de nos bikers voyous, gangsters mais pas trop, avec encore un sens de l'honneur comme on n'en voit plus depuis les films noirs des années 1940 (ah, Bogey...). La première saison est construite sur la prise de conscience de Jax sur ce qui se passe dans le club et les changements depuis la mort de son père. Si la première partie de la saison installe le climat, nous présente les personnages (par ailleurs très bien construits, c'est assez rare pour être souligné), la deuxième partie s'enchaîne comme un train roulant à toute allure et qu'on ne peut plus arrêter jusqu'à l'évènement tragique qui marquera une rupture entre Jax d'un côté, et Clay et Gemma de l'autre.
A ce propos, je tiens à souligner la magnifique performance de Katey Sagal dans le rôle de Gemma, elle crève l'écran et ne laisse pas beaucoup de place aux autres. Sans compter que son rôle est probablement le seul rôle féminin vraiment intéressant et complexe (son mari étant le créateur de la série, ce n'est sûrement pas un hasard), alors que les autres sont plutôt binaires. Et pour ceux qui me suivent sur Twitter, certains se souviennent peut-être qu'il y a quelque temps j'avais fait un commentaire comme quoi Ally Walker ne savait jouer que des femmes torturées et que ça en devenait lassant, et bien je dois dire qu'elle m'a surprise dans SOA. Elle y incarne un agent de l'ATF (l'agence gouvernementale américaine chargée de l'application des lois sur les armes à feu, l'alcool et le tabac, quel mélange...explosif...) pendant toute la deuxième partie de la saison et pour une fois, oh miracle, elle n'est pas torturée ! Elle y est même plutôt drôle, dans ce rôle d'agent borné qui cherche par tous les moyens à arriver à ses fins, surnommée affectueusement The Bitch par tous les personnages ou presque.
La réalisation est soignée, en particulier celle du season finale, qui, un peu à la manière d'une pièce de théâtre, se découpe en actes, chaque acte se terminant par une chanson et une transition visuelle sur chaque personnage, comme une pause avant d'enchaîner la suite. Comme pour nous laisser respirer, dans ce final à l'intensité dramatique poussée suite au drame de l'épisode précédent. J'ai trouvé cette manière de faire originale, sans détonner avec le reste, juste un sentiment d'emphase de la dramaturgie des personnages, un clin d'oeil à la référence théâtrale, sans en faire des caisses.

Si je devais émettre des réserves sur cette première saison de SOA, je dirais que son déroulement général est du coup assez prévisible pour qui connaît la pièce de Shakespeare. Pas tant au niveau des histoires racontées mais au niveau du triangle Gemma-Clay-Jax (et du personnage qui n'est pas à l'écran mais bien présent tout au long de cette saison, JT Teller, le père de Jax). Je ne suis pas non plus convaincue par le personnage et le jeu de Maggie Siff, dans le rôle de l'ex de Jax qui veut mais qui veut pas mais qui veut quand même se remettre avec lui... ou pas. C'est mon opinion tout personnelle mais je préfère largement les personnages féminins forts comme celui de Gemma aux personnages féminins indécis. Quant à son jeu, je l'ai trouvée meilleure dans Mad Men (dont je reparlerai prochainement).

Voilà donc je vous recommande chaudement cette série qui est prévue pour bientôt sur M6 (en espérant qu'elle lui réserve un meilleur traitement qu'à Rome...) et je terminerai par cette phrase prononcée par Ally Walker dans l'épisode 6 et qui résume bien mon avis sur la série : « Tatoos and chivalry : delicious combination... »

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