L'avantage d'une saison de 24 épisodes (en mode diffusion américaine), c'est qu'elle dure toute l'année (année de diffusion j'entends, allant de septembre/octobre à mai avec des pauses). Le problème c'est qu'il faut faire preuve d'une productivité et d'une créativité folle pour produire 24 épisodes sur une saison sans tomber dans l'ennui (sans compter la frilosité des chaîne lorsqu'il s'agit de faire preuve d'audace ou d'ambition). Pour certains types de série, ce format fonctionne très bien. Toutes les séries fonctionnant sur un format d'épisodes « stand alone » s'accommodent très bien de 24 épisodes par saison, je pense en particulier aux séries
Mais lorsqu'il s'agit d'une histoire particulière qui tente de raconter quelque chose et qui n'a à priori pas de vocation soapesque, le format « saison(s) de 24 épisodes » n'est selon moi pas adapté du tout.
Le concept est souvent prometteur, intéressant, mais la série s'enlise dans des histoires secondaires (j'ai presque envie d'ajouter soapesques) inutiles au propos et qui ne sont là que pour étirer la série parce que la chaîne a commandé plus d'épisodes. Lost en est un exemple flagrant, si la série avait été une mini-série de 13 épisodes au lieu d'une série de 6 saisons de 24 épisodes (et un peu moins pour les dernières), elle aurait sûrement un plus bel aura qu'aujourd'hui et elle aurait été bien meilleure. J'y reviendrai cette semaine mais après le visionnage du pilote du Prisonnier version 2009 hier, je n'aurais probablement pas été plus loin s'il avait été question d'une série de 24 épisodes à prolonger sur plusieurs saisons. La série étant une mini-série de 6 épisodes, je vais aller jusqu'au bout en me disant que la suite est peut-être plus poussée, qu'ils ont peut-être des choses à dire (même si ce n'est pas parti pour être le cas > à ce sujet, j'en reparlerai cette semaine concernant le Prisonier mais je vous renvoie à l'article de lady sur V). Par contre, V se met en pause la semaine prochaine et quand ABC va m'asséner de promos en mars 2010 pour me dire « hey, freescully, ça y est l'hiver est fini, les JO sont passés, on a plus peur de faire un bide d'audience avec nos séries inédites, regarde, on a remis V à l'antenne ! », ben c'est pas sûr que j'y revienne. En tout cas, depuis l'épisode 2, ils font tout pour que je ne revienne pas. Et concernant Flash Forward, j'ai de plus en plus envie de lire le livre dont la série est tirée pour savoir le pourquoi du comment du Flash Forward plutôt que de continuer à m'infliger les apitoiements des personnages de la série sur leur sort.
Et le problème des séries dont le concept n'est pas fait pour durer mais qui, à la demande des networks, doivent s'étirer en longueur n'est pas nouveau, j'ai pu le constater la semaine dernière avec le visionnage de l'intégrale du Prisonnier (version originale de 1967 dont je reparlerai aussi cette semaine), série initialement conçue pour 7 épisodes mais qui a dû meubler 10 épisodes de plus à la demande de CBS pour une diffusion aux États-Unis. Et franchement dans le lot des 10 épisodes pour meubler, on sent vraiment le meublage massif pour certains...
Sans compter qu'il suffit d'un rapide tour d'horizon de la télévision américaine pour se rendre compte que les meilleures séries
Alors au final quel intérêt? Ne vaut-il pas mieux miser sur des mini-séries ambitieuses, qui non seulement rehausserait l'image de la chaîne qui les commande, mais en plus permettrait de doper ponctuellement les audiences dans une programmation événementielle ? (ça c'est pour faire l'avocat du diable) Et puis au niveau de la qualité, ne vaut-il mieux pas se concentrer sur l'essentiel, le développer dans une bonne mesure et dans des limites précises (si on sait combien de temps exactement on a pour développer quelque chose, on ne se perd pas dans des détails inutiles) quitte à (oh, est-ce que j'ose ?) stimuler l'imagination du spectateur en laissant des zones d'ombres que chacun est libre d'interpréter comme il souhaite ?
Non, allez freescully, arrête de rêver, la télé, c'est bon qu'à vendre du temps de cerveau disponible pour les pubs. Mais bon, parfois, je me dis que diluer un bon cru avec de l'eau, c'est quand même dommage, surtout quand c'est pour vendre du coca.
2 commentaires:
Je crois que c'est contagieux cette histoire. Entre Livia de My Tele is Rich!, toi, et moi, on est au moins trois à prendre plus de plaisir ces derniers temps sur des séries avec des saisons courtes et/ou des mini-séries ; quel que soit le pays d'origine des fictions qu'on regarde, c'est là que va notre préférence. Je me demande pourquoi on réagit toutes les trois comme ça au même moment, quand même.
Et le plus étrange c'est de penser comme ça alors qu'on n'est qu'en novembre. Je veux dire que, si on était en avril, que les saisons s'étiraient en longueur, qu'on attendait des season finales avec impatience, ou quoi que ce soit. Non, on fait une allergie alors que la plupart des séries n'ont même pas atteint leur 10e épisode cette saison. C'est inquiétant, quelque part.
Je pense que c'est bêtement une question de qualité. Je sais que tu n'es pas très branchée séries UK mais j'ai toujours pensé que leur format sur 6 épisodes (10 grand max) par saison permettait aux auteurs de rendre une copie plus aboutie que pour une série américaine de 24 épisodes et dont le processus d'écriture est forcément un peu plus "à la chaîne". Après ça ne veut pas dire que c'est le cas partout. J'ai vu des séries UK nulles et des séries américaines qui ont plus que duré mais qui restent de qualité (Urgences...snif...).
Peut-être vit-on aussi de plus en plus dans une société de l'immédiateté qui supporte mal l'attente (notre comportement de téléphage en est la preuve flagrante) et donc on n'arrive plus à suivre sur la durée une histoire avec une part de mystère : on veut la solution tout de suite, là, maintenant.
Mais ce que je trouve inquiétant, en ce qui concerne la plupart des nouveautés de la rentrée, c'est d'une manière générale leur manque de créativité et d'audace.
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